On parlera encore longtemps de la défaite jugée imméritée contre la France.
Tout comme en 1990, beaucoup n’ont jamais avalé le but de David Platt survenant à la dernière minute après deux tirs de Scifo sur le piquet. Quatre ans plus tard, aux Etats-Unis, c’est un penalty non sifflé sur Josip Weber qui envoya durablement l’arbitre Roethlisberger aux gémonies.
En 2002, est-il besoin de rappeler que le but refusé à Marc Wilmots face au Brésil a déclenché un nouveau scandale national ?
Et voici qu’aujourd’hui, certains accusent même la Fifa (ndr : la presse flamande, évidemment) d’avoir tout fait pour qualifier la France à travers un arbitre à sa solde.
Bizarrement, lorsqu’il est question du Mexique en 1986, les mêmes se gardent bien de mentionner les deux buts largement entachés de hors-jeu contre l’Union soviétique.
De même que pour l’actuelle Coupe du Monde, on oublie que le Panama et la Tunisie n’étaient pas des foudres de guerre, que le Japon a été éliminé au forceps, le Brésil avec un brin de chance et que les choix tactiques en demi-finales n’étaient peut-être pas les meilleurs.
C’est dire que le chauvinisme et la mauvaise foi ne nous sont pas plus étrangers qu’à nos voisins. Pourquoi d’ailleurs, serions-nous si différents ?
Saluons plutôt le fair-play des Anglais, dont la déception doit être aussi grande, eux qui n’ont plus jamais été en finale depuis 1966. En espérant tout de même les battre samedi.
Éditorial de Géry De Maet dans la DH du 13 juillet 2018
De tous nos voisins (Angleterre, Pays-Bas, Allemagne, Luxembourg), la France est la seule à être toujours venue à notre secours : il ne faut jamais l’oublier.
- En 1831 et 1832, avec les armées du Maréchal Gérard qui emportèrent la forteresse d’Anvers (et le port) face aux Néerlandais déterminés à la conserver à leur profit. Savez-vous qu’il y a autant de Belges que de Français (plus de 300) qui sont morts pour l’indépendance de la Belgique ?
- En 1914, les « poilus » viennent au secours du Roi Albert et de ses troupes pour préserver l’indépendance et la neutralité de la Belgique qui fait face à l’invasion allemande programmée par l’Empereur Guillaume II. 70.000 soldats français sont morts sur le sol belge. Et 16.000 soldats étaient à nos côtés en 1914 pour défendre la poche de l’Yser.
- En 1940, malgré la dénonciation de l’accord militaire avec la France en 1936 sous la pression du mouvement flamand fascisant et avec la complaisance du roi Léopold III, les Bleus remontent une fois de plus vers le Nord en mai 40 pour tenter, en vain, d’entraver l’offensive von Rundstedt de l’Allemagne nazie.
Des milliers de soldats français paieront de leur vie la défense de l’intégrité du sol belge : à Gembloux, Ittre, Court-Saint-Etienne, Yvoir et en général tout le long de la rive gauche de la Meuse. Les cimetières militaires français sont innombrables en Wallonie.
Il faut dire que le gouvernement belge sous la pression du mouvement flamand avait décidé de défendre la poche d’Anvers et d’abandonner la Wallonie à son triste sort. Seuls les Chasseurs ardennais sauveront notre honneur dans les Ardennes puis sur l’Escaut. Il serait heureux de rappeler ici la fraternité d’armes qui unissait la résistance belge et française.
Enfin, tant en 14-18 qu’en 40, la France a accueilli des millions de réfugiés belges. Ainsi l’ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene est-il né à Montpellier en 1940 ! - En conclusion, la France est un pays ami et qui sera toujours à nos côtés dans les moments difficiles.
A contrario, la Flandre de Bart De Wever, dont on connaît « l’amour » pour la culture française, n’a plus qu’une obsession en tête : dominer l’État belge à tous les échelons et couper le robinet des transferts Flandre-Wallonie. Ces transferts, entre parenthèses, sont nettement moins importants que ceux de l’Île-de-France vers certaines régions de la République…