Une commission d’enquête parlementaire avait estimé « à l’unanimité que la Sûreté de l’Etat devrait doubler ses effectifs pour assurer ses missions avec efficacité ».
La situation est loin de s’être améliorée depuis les attentats. »
Qu’on en juge. Sur les 400 millions annoncés par le gouvernement en novembre 2015 (période qui suit les attentats de Paris), seuls 7 millions ont été attribués à la Sûreté de l’Etat. Il s’agissait pourtant d’un crédit exceptionnel destiné à lutter contre le terrorisme. Le reste du montant a servi à saupoudrer différents ministères liés de près ou de loin à la sécurité. Comme la Défense qui a bénéficié de 142 millions et qui semble de plus en plus se substituer à la Sûreté, ce qui n’est jamais rassurant dans un Etat qui se prétend démocratique.
Pourtant lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur les attentats, Jaak Raes, directeur-général de la Sûreté, indiquait que son budget annuel évoluait entre 45 et 50 millions d’euros, soit une dizaine de millions d’euros de moins que ce que la Région flamande dépense pour l’entretien des espaces verts. » (La Libre, 28 mars 2018)
De 2010 à ce jour, la Sûreté a même perdu des agents alors que depuis les multiples attentats les besoins en personnel se sont malheureusement accrus. Ainsi, le manque d’effectifs pratiquant l’arabe afin d’effectuer des missions de surveillance et d’infiltration des milieux djihadistes en Belgique se fait toujours cruellement sentir. Inutile de dire que sur le plan des nouvelles technologies, entre autres informatiques, une mise à jour indispensable dans un domaine qui évolue à la vitesse de l’éclair, la Sûreté de l’Etat est plus que mal outillée, voire indigente.
C’est un constat affligeant dans la mesure où ses dirigeants avaient calculé que, dans le contexte actuel devenu périlleux, elle devait absolument doubler le nombre de ses agents et tripler ses moyens tous azimuts.