Le gouvernement Michel-De Wever a permis à la N-VA de ressortir son vieux dossier relatif à l’exigence de bilinguisme des hauts fonctionnaires qui se trouvent à la tête des lambeaux de l’administration fédérale.
Elle a profité de la complaisance de Charles Michel pour durcir les conditions de réussite de l’examen linguistique. Détail piquant : c’est le très douteux Steven Vandeput (N-VA), enlisé jusqu’au cou dans le marécage F-16, qui a fait passer ces nouvelles normes au Conseil des Ministres.
Le GERFA, groupe d’étude et de réforme de la fonction administrative, avait alerté naguère le danger que représentait ce renforcement des conditions de bilinguisme : « Le MR s’est révélé incapable de tenir le dernier barrage et a accepté cette ultime concession qui interdira à l’avenir à la plupart des Wallons (80% des francophones) de briguer un poste de direction dans les ministères fédéraux ». Et de continuer sur le même ton : « Ce projet sonne le glas des principes acquis en 1932, à savoir l’unilinguisme des agents qui leur permet d’être recrutés et de faire carrière dans leur langue, sans condition légale de connaissance de l’autre langue, et le bilinguisme des services qui impose que les services soient organisés de telle manière qu’ils puissent répondre aux usagers dans chacune des deux langues nationales », ajoute le GERFA.
Et il n’avait pas tort ! C’est bien évidemment un haut fonctionnaire francophone qui est la première victime de ce début d’épuration linguistique. Il s’agit de l’un des 10 pontes du SPF Economie. Il a été démis de ses fonctions ce 1er mars.
Rappelons que la seconde langue en France est le plus souvent l’anglais ou l’espagnol (sud de la France), deux langues d’envergure planétaire.