Les revendications nationalistes flamandes s’invitent à la fête à neuf mois des élections communales.
C’est ainsi que le bourgmestre de Renaix (pardon, Ronse), Luc Dupont, exige la fin des facilités linguistiques pour les francophones établis dans sa commune frontalière située en Flandre-Orientale. Au motif que celles-ci entravent l’intégration de cette population. Le bourgmestre n’est pas membre du Vlaams Belang ni de la N-VA, mais bien du CD&V, un parti supposé, bien à tort, modéré.
L’argument, ou le prétexte, de Dupont est simple, sinon simpliste : il existe plus de 50 nationalités à Renaix. Pourquoi dès lors privilégier les francophones par rapport aux autres ? Soit dit en passant, on pourrait appliquer le même raisonnement aux 7% de néerlandophones à Bruxelles… De plus, le statut de « commune à facilités » empêcherait Renaix de fusionner avec d’autres communes flamandes.
On se souvient qu’en mai 2014, les vitrines d’une soixantaine de commerces de Renaix avaient été taguées avec des graffitis anti-wallons (illustration). Bien évidemment, les coupables n’ont jamais été retrouvés.
Si le nationalisme flamand est décidé à supprimer des facilités et des frontières linguistiques inscrites dans la loi, que les représentants de plus de 70 millions de francophones (les Français unis aux francophones de Belgique) s’asseyent en position de force autour d’une table pour négocier avec les mandataires de 6,4 millions de Flamands.
Puisque nos « beste vrienden » du nord jouent à tout bout de champ la loi du nombre dans le cadre d’un Etat belge évanescent dont ils dirigent sans vergogne les derniers rouages, renversons la vapeur avec l’appui de la France afin de remporter enfin cette interminable partie de bras de fer.
Dans le domaine géopolitique, la loi démographique est souvent déterminante. Les Flamands l’ont compris depuis bien trop longtemps, à nos dépens !