Empoignade à Bruxelles, où le musée de l’armée, qui abrite les trésors de toutes époques et provenances, semblait menacé de démembrement. Cette énorme « cave à butin » souffrait d’une gestion poussiéreuse et d’une présentation vieillotte, d’où l’intention de l’intégrer au sein d’un « War Heritage Museum Institute » et d’y mettre de l’ordre. Mais l’affaire est devenue pour des milliers Belges un sournois complot visant à désosser le musée et expédier en Flandre ses plus belles pièces ! Quand on veut démembrer un pays, il importe d’éradiquer les souvenirs de ses gloires militaires…
Déjà l’on dénonçait le transfert de plusieurs reliques majeures – et surtout des gros canons qui ornaient l’esplanade du Cinquantenaire à Bruxelles. Accusations furieuses, démentis vaseux… Finalement, les canons ont été restitués mais la méfiance demeure dans un pays où la coexistence de six parlements ne facilite pas les décisions sur le patrimoine.
Source : magazine français Guerres & Histoire, décembre 2017, C. Turquin
Note : d’une source interne aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire (MRAH), nous avons nous-mêmes appris que les conservateurs des différents services avaient été contraints d’estimer la valeur de chacune des pièces dont ils ont la charge. Probablement, dans la perspective d’une répartition du gâteau belge en cas de scission ou de confédéralisation maximale du pays.