Il faut reconnaître au PTB la fiabilité de son service d’études. C’est ainsi que pour calculer l’écart entre la Belgique et ses voisins, dont la France, il s’est basé sur un cas concret, à savoir celui d’un travailleur âgé de 63 ans, qui a travaillé pendant 40 ans et qui gagnait 45.000 euros bruts par an à la fin de sa carrière.
Si cet homme part à la retraite en 2017, sa pension brute en Belgique serait de 1195,48 euros par mois. En France, il toucherait 1679,23 euros.
L’étude du PTB, peu suspect de complaisance envers la France, conclut qu’un travailleur qui comptabilise « exactement le même nombre d’années de carrière et qui a gagné exactement la même chose » touchera une pension supérieure de 40% en France.
A l’origine de cette différence énorme, le taux de remplacement (le rapport entre la pension légale et le dernier salaire) très faible en Belgique : 39,5 contre 50,6 % en France.
La suppression du bonus de pension décidée par le gouvernement Michel va encore faire baisser ce taux d’au moins 10 % dans les prochaines années pour les salariés masculins !
L’étude ajoute que ce n’est pas la durée de la carrière qui est en cause, comme le prétend le ministre des Pensions, mais bien la législation en matière de pensions.
Sans entrer dans les détails techniques, terminons par cet exemple :
En France, la carrière équivaut à 42 ans. La pension légale pour les salariés est composée de deux parties : un montant de base, égal à 50 % du salaire des 25 meilleures années, et un montant supplémentaire, égal à un pourcentage des cotisations versées à la sécurité sociale. La pension de base en France est souvent déjà aussi élevée que la pension légale en Belgique. Le second montant oscille entre 200 et 2.000 euros (dans l’exemple cité plus haut, il équivaut à 560 euros par mois).
Ce n’est donc pas pour rien que 15 % des retraités belges se trouvent sous le seuil de pauvreté contre 8 % en France. Du simple au double ! Et nous ne nous en réjouissons pas.