D’ici 2043, on parlera tout aussi bien allemand que français dans la Sarre (Allemagne). C’est l’objectif que vient de se fixer la coalition rouge-noire (CDU/SPD) qui dirige ce petit Land allemand situé à la lisière de la Lorraine et du Luxembourg, occupé par la France après les deux guerres mondiales. Comme l’a annoncé la ministre-présidente de la Sarre, Annegret Kramp-Karrenbauer (CDU), citée par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung:
«La génération née à partir de 2013 doit avoir toutes les possibilités à sa disposition, de façon à ce que la langue française, à côté de l’allemand, puisse se développer en tant que langue courante et langue d’études dans la Sarre.»
Endettée et confrontée à un déclin démographique, la Sarre tente de redorer son blason en tirant parti de sa proximité géographique avec la France, voulant devenir «un pont avec l’Allemagne et une porte vers la France». Une initiative unique outre-Rhin. La Sarre est d’ailleurs le Land allemand qui compte la plus grande proportion de professeurs de français dans son système scolaire, et entretient des relations étroites avec la Lorraine.
Comme l’affirmait récemment le consul français à Sarrebruck Frédéric Joureau, cité par le quotidien Die Welt, énumérant quelques unes des nombreuses initiatives qui ont fleuri dans la région:
«Rien que le domaine de l’éducation propose une offre immense, comme le Lycée franco-allemand, le Secrétariat franco-allemand pour les échanges en formation professionnelle et l’Université franco-allemande.»
Pour instaurer un bilinguisme, les nouvelles générations seront familiarisées avec le français dès le plus jeune âge: dans plus de la moité des Kindergarten («jardins d’enfants») de la Sarre, des intervenants francophones seront chargés d’initier les enfants à la langue française. Le français devrait ensuite être enseigné à l’école primaire dès la première année. Plusieurs classes bilingues seront également créées.
Le Land veut également faire de la maîtrise de la langue française un critère d’embauche dans ses administrations, et certains postes pourraient même être réservés à des employés français.
Note : Qu’attend le gouvernement wallon pour se rapprocher davantage de la France ?