À l’heure où, en France, on entend vociférer contre l’envahissement de la langue anglaise, Thora van Male prend résolument le contre-pied de ces lamentos. Elle étudie avec une véritable érudition (qui n’oublie pas de rester ludique) ce qui manquerait à l’anglais si, le 14 octobre 1066, à la bataille de Hastings, Harold Godwinson, dernier roi anglo-saxon d’Angleterre, n’avait reçu dans l’œil une flèche décochée par un des soldats de Guillaume le Conquérant.
Près de mille ans après, l’envahisseur français est encore archi-présent dans la langue anglaise, et Thora van Male passe en revue le lexique de nos voisins, classant en deux grands apports le vocabulaire venu du français :
- les milliers de mots offerts par le français à l’anglais depuis 1066, et dont l’origine française est peu ou n’est pas ressentie par les Anglais ;
- le vocabulaire d’emprunt récent (c’est-à-dire ayant traversé la Manche au cours des trois derniers siècles).
La démonstration, preuves à l’appui, est stupéfiante, et l’on n’est pas loin de conclure que, sans la langue française, l’anglais, tout simplement, n’existerait pas !
En effet, il y a aujourd’hui dans cette langue plus de mots empruntés que de mots anglo-saxons proprement dits.
À l’aide de tableaux, d’exemples convaincants et d’illustrations parlantes, la démonstration de Thora van Male a de quoi consoler ceux qui se lamentent contre l’intrusion de l’anglais dans notre langue.
Thora van Male est originaire de Colombie britannique, elle enseigne à l’université de Grenoble.
Arlea, 2015 – 18,50 euros