La Justice belge est financièrement exsangue, selon une note interne de la Cellule Budget du SPF Justice. Selon cette note « tous les crédits (…) sont épuisés pour l’année 2014 » alors qu’il reste encore deux mois à couvrir. Cette enveloppe, dotée de 59 millions en 2014, est dédiée à certains frais de fonctionnement: les factures de gaz ou d’électricité, l’entretien des bâtiments et des véhicules, ou l’achat de timbres. Chaque année, le département de la Justice reporte des factures sur l’année suivante. Ainsi, en 2014, « près de la moitié du budget disponible a été utilisée pour apurer les dettes de 2013 ». En 2015, le SPF Justice doit réduire ses frais de fonctionnement de 20%, soit un budget d’un peu moins de 48 millions. Or, au 1er janvier, il y aura déjà pour 27 millions de factures reportées. La situation serait cocasse si, en réalité, elle n’était pitoyable dans un Etat digne de ce nom ! « Il ne restera donc que 20 millions, alors que nos frais récurrents s’élèvent à 62,5 millions. Soit 42 millions de dettes reportées en 2016, ce qui sera quasi le montant que nous recevrons cette année-là ! Il ne nous restera donc plus rien ».
Une situation que le SPF estime intenable. Il devra se résoudre à couper dans les coûts, prévient-il, notamment dans l’entretien des bâtiments, des installations de sécurité (c’est vrai que l’Etat belge nous donne un sentiment permanent de sécurité), et des factures de gaz, d’électricité ou de produits d’entretien ne seront plus payées.
Tiens, à propos, a-t-on retrouvé le saboteur de Doel plusieurs mois après les faits ?
Source : DH du 4 novembre 2014