Dans les années trente, le Brugeois Joris van Severen était la coqueluche d’une certaine Flandre. Il était le penseur charismatique en chemise noire du Verdinaso, un parti fasciste qui voulait la constitution d’un Etat thiois (« Diets » en néerlandais).
Jusqu’en 1934, il se contenta de prôner la scission de la Belgique et la réunion de la Flandre aux Pays-Bas. Mais ensuite, il rêva d’une reconstitution du Royaume Uni des Pays-Bas, voire des Pays-Bas belgiques, un projet politique qui prévoyait l’annexion du Nord de la France, de Dunkerque à Arras. Cette région a d’ailleurs été effectivement rattachée à la Belgique sous domination nazie, de 1940 à 1944.
Joris van Severen défendait les politiques d’’Hitler et de Mussolini et son antisémitisme était virulent. Les membres du Verdinaso rejoindront le VNV, un parti collaborationiste, à la mort de leur führer local, fusillé par des soldats français lors de l’invasion de mai 40.
L’attitude politique sans équivoque de van Severen durant les années trente ne l’empêche pas d’avoir une auréole de martyr dans une certaine Flandre et d’être honoré au cœur même de Bruges…
Joris Van Severen fera l’objet d’un hommage autorisé par la ville de Bruges la veille des élections, le 24 mai.
L’hommage à Bruges le 24 mai 2014 avec l’ancien échevin N-VA Jean-Marie Bogaert
et un discours officiel au nom de la Ville de Bruges (toespraak namens het Stadsbestuur)
Pour l’anecdote qui n’en est malheureusement pas une : Elio Di Rupo, lors des négociations pour former un gouvernement, a proposé aux Flamands, qui ne demandaient plus rien, l’amnistie des collaborateurs flamands : bel exemple de servilité volontaire !