Tout le monde est d’accord pour dire que le réseau routier wallon se trouve dans un état lamentable. Pour preuve, nos motards préfèrent souvent se promener en France que risquer de mourir chez nous à cause d’un nid-de-poule.
La France dont le territoire est 18 fois plus grand que la Belgique, possède un réseau routier en très bon état et la taxe de circulation (vignette) n’existe plus depuis longtemps. Certes, les autoroutes à quelques exceptions près sont payantes (il y a souvent moyen d’éviter les péages avec Viamichelin) mais le réseau secondaire (routes nationales, régionales et départementales) offre la possibilité de voyager en toute sécurité et sans frais supplémentaires.
Il est à noter qu’il n’existe pas non plus de redevance radio automobile en France.
Le permis à points et la préférence donnée au fait de passer par une Ecole officielle pour obtenir son permis de conduire ne nous semblent pas une hérésie en matière de sécurité routière.
La Cour des comptes a récemment condamné la faiblesse du contrôle de l’entretien des routes et autoroutes wallonnes. En cause ? Non-programmation des chantiers de rénovation du réseau. Faiblesse du contrôle de l’entretien de celles-ci, non-respect de la programmation des chantiers de rénovation…
Sur 88 dossiers épluchés par l’administration pour détecter les divergences par rapport aux exigences de qualité imposées aux entrepreneurs, elle a découvert 197 non-conformités.
Près d’un tiers (30,7%) n’ont fait l’objet d’aucun suivi et 42,7% ont été classées sans suite !
À peine 19,3% d’entre eux ont abouti à des sanctions financières légères à charge de l’entrepreneur et seules 7,3% ont été suivies d’une correction effective.
Manque de pilotage et absence d’historique des travaux, non-respect des priorités établies par un consultant externe, incertitudes dans les modalités de financement, constituent autant d’autres lacunes identifiées (ne parlons pas d’incurie ou de corruption).
Voici le commentaire d’un expert anonyme qui connaît bien le dossier des routes wallonnes :
« L’état des routes wallonnes est le résultat de mauvaises normes de réalisation et d’entretien, de processus techniques inadaptés et mal mis en œuvre.
Par exemple : l’épaisseur faible des couches hydrocarbonées, les techniques inadaptées au climat froid et humide, les périodes de test insuffisantes pour les nouveaux types d’enrobés, le placement de signalisation à chaud et la non-réparation des lés provoquant des infiltrations d’eau et de trous en cas de gel.
Il faut aussi constater la faiblesse de la gestion qui ne limite pas le poids et la vitesse des véhicules en fonction du type de voirie et des ouvrages d’art, qui n’utilise pas les barrières de dégel lorsque cela s’impose et qui n’effectue pas les réparations de sauvegarde d’urgence. Mais aussi le manque de contrôle lors de la réalisation et de la réception des travaux. Les ministres en ont la responsabilité politique et les techniciens du MET la responsabilité.
Enfin, La Cour des comptes belge note que le réseau routier wallon « est fort dégradé » (on l’avait remarqué) et que « les crédits alloués pour l’entretien extraordinaire ne suffisent même pas à faire face à sa dégradation annuelle ».
Et si le coût du péage en France était compensé par les dégâts subis par nos voitures à cause du mauvais état des routes wallonnes ?