Bonjour Madame Christine Laurent,
Je suis un fidèle abonné du Vif L’Express.
Je suis administrateur au sein de l’ACTP, l’Association des Clients des Transports Public. Et je suis militant au sein du RWF, (3e sur la liste au fédéral dans le Hainaut) un parti que votre magazine (et d’autres) n’a pas invité à vos débats.
Pourquoi ?
La cause wallonne ne serait-elle pas valable à vos yeux ?
Le sentiment régionaliste bruxellois qu’on retrouve chez de nombreux journalistes s’accommoderait-il mal du régionalisme wallon ?
Je vis au quotidien la problématique du ferroviaire et la discrimination que la SNCB pratique envers la Wallonie.
La SNCB (photo : NMBS en flamand) a 4 milliards de dette. Une dette structurelle dont la grande partie provient des investissements et des activités SNCB dans le transport marchandise flamand.
Je ne vous apprendrai rien à propos de la SNCB qui a détourné ses budgets en faveur du Diabolo (Zaventem) et du Liefkenhoeck (Antwerpen).
En contrepartie, la SNCB ne veut pas ou presque rien investir en Wallonie dont le rail est en souffrance d’obsolescence.
Il faut dire que les Wallons laissent faire et quand, pour une fois, le gouvernement wallon s’est fâché, c’est Paul Magnette qui a contré les Wallons afin de préserver la susceptibilité des Flamands.
Quant à l’ex–administrateur, Descheemaeker, son passage à la N–VA ne fut pas une surprise pour les responsables syndicaux de la SNCB.
Le communautaire est aussi très présent dans le monde des affaires, des entreprises, du travail et des syndicats. Il ne suffit pas à un Wallon d’être bilingue ou trilingue pour obtenir la promotion ou le salaire équivalent de ses collègues flamands.
Les cadres flamands, affiliés au Voka et ou à « In de Warande », ont pris le pouvoir dans les directions des ressources humaines et occupent les postes stratégiques pour y imposer une politique des pratiques qui favorisent les leurs, au détriment des francophones en général et des Wallons en particulier.
C’est une constatation basée sur du vécu.
Quand on interroge les services RH (Ressources Humaines) à propos de l’inégalité des salaires, les raisons sont diverses.
Deux exemples : « la Flandre a un niveau de vie plus élevé, donc le salaire d’un employé flamand doit être plus élevé » ou bien « L’employé flamand a une mentalité qui est plus en phase avec l’entreprise »…
Être bilingue ne suffit pas, il faut penser flamand, mieux être flamand.
Il faut dire que l’employé ou le cadre wallon n’est pas aidé par ses représentants politiques.. Ce sont des collègues flamands qui, avec un plaisir non dissimulé, m’ont appris, vidéo à l’appui, que Paul Magnette, maïeur de Charleroi, avait reconnu, lors d’un débat à la VRT, que Charleroi est une ville sous-développée. Alors comment s’étonner du témoignage d’une collègue carolo qui explique que lors de son entretien d’embauche, on s’est moqué d’elle en lui demandant comment elle survivait dans une ville sinistrée pour in fine l’engager avec un salaire minimum bien en dessous de la moyenne ?
J’ai été délégué syndical et je peux vous dire que le communautaire est bien présent au sein des syndicats flamands, bien que ceux-ci n’en fassent pas la publicité.
Lors d’une réunion « spéciale », j’ai été surpris d’une levée de bouclier des syndicats flamands contre l’engagement d’une conseillère en prévention wallonne parfaitement bilingue, alors que les syndicats francophones avaient, eux, accepté l’engagement de sa collègue flamande approximativement bilingue.
Le motif invoqué était que « bien qu’elle soit bilingue, elle ne connaissait pas les dialectes flamands ». (sic)
J’ai alors pris la parole en wallon et prouvé qu’aucun Flamand (ni Bruxellois) ne pouvait me comprendre. Et en front commun, on a obtenu que la conseillère wallonne soit engagée.
Face à la puissance flamande, les Wallons peuvent donc parvenir à défendre leurs intérêts dès lors qu’ils osent le faire.
La Flandre nous construit un brol où les Wallons n’ont plus d’avenir. Déjà, on nous parle de « la Flandre et la Hollande unis mais différents ». Un bloc néerlandais de deux pays (Flandre & Hollande) qui intégrerait, sans leur demander leur avis, deux régions (Bruxelles et la Wallonie). De ce projet, porté notamment par les CD&V de De Crem (fusion de l’armée belge et néerlandaise), Peeters (négociation directe avec les Pays-Bas) et autre Van Rompuy (membre de l’Ordre du Prince d’Orange), on n’en parle pas en Wallonie. On en parle d’ailleurs très peu dans les médias francophones.
Y aurait-il une volonté de cacher la réalité aux citoyens wallons ?
Nous autres, au RWF, nous rejetons ce projet néerlandais auquel nous opposons le projet d’une Wallonie région autonome de France.
Il est consternant que les médias francophones nous refusent de nous accorder le même droit de parole qu’ils accordent aux autres petits partis.
Certains rédacteurs en chef nous ont clairement dit qu’ils ne nous toléraient pas car le R.W.F. est contre la Belgique. Ce sont les mêmes qui abreuvent leurs journaux de tout ce que fait ou ne fait pas la N-VA. Allez comprendre ? Comme un collègue Ecolo me dit souvent, « dans ce pays particratique et corporatiste, la démocratie est démo-crasseuse. »
Voilà, Madame Laurent. Désolé si j’ai été un peu long.
J’espère que par esprit démocratique, vous laisserez au R.W.F. une place dans le débat électoral annoncé.
Du coté du R.W.F., nous avons mis en place différents canaux d’information.
Tout d’abord, il y a notre site rwf.be
Notre parti a aussi réalisé des vidéos qui circulent sur youtube et facebook.
J’ose croire que vous et votre journal serez désormais attentifs à la cause de la Wallonie, une région qui posssède l’opportunité d’offrir un projet d’avenir à nos enfants : l’union avec la France !
Vous pouvez me contacter pour de plus amples informations.
Cordialement.
Claude Roland
Courriel : c.roland7@laposte.net