Jean-Claude Marcourt a ouvert le feu en déclarant qu’il fallait déconstruire la toute jeune Fédération Wallonie-Bruxelles afin de la reconstruire : faire et défaire, c’est toujours travailler, nous dit l’adage.
Ensuite, le FDF, Charles Picqué et Rudy Demotte réaffirment qu’il faut maintenir un lien fort entre la Wallonie et Bruxelles. Et le patron étiqueté PS, bien entendu, de l’Agence wallonne des exportations et des investissements (Awex), Philippe Suinen, explique que Bruxelles reste l’atout économique de la Wallonie. Quant à Jean-Michel Javaux, il confie prudemment : « Le repli wallon ? Oui, certains y réfléchissent ». Deleuze et Hoyos, eux, estiment que le débat n’est pas d’actualité.
Aujourd’hui, Philippe Moureaux suggère aux francophones de Bruxelles de prendre langue… avec la Flandre ! Sait-on jamais, si le vent devait mal tourner…
Face à cette désastreuse cacophonie francophone, la flamingante de Bruxelles, Brigitte Grouwels, profite de cette chienlit pour donner son avis sur notre avenir, alors qu’elle ferait mieux de se replier sur Anvers, la véritable capitale culturelle et historique de la Flandre, ainsi que son principal poumon économique.
Aujourd’hui, Michel Quévit prétend de façon peu convaincante que Bruxelles et la Wallonie sont viables.
De son côté, le Président en carton pâte du PS, Thierry Giet, déclare que le débat est ouvert.
Pour l’anecdote, le Palais royal a demandé au CDH de ne pas se prononcer sur un sujet délicat.
Seul le MR est relativement cohérent : il faut renforcer les liens entre la Wallonie et Bruxelles. Il est vrai que le parti libéral, en dépit du clan Michel, compte sans doute le plus grand nombre de représentants qui pensent déjà au Plan F, après le Plan W ou B. Il se disent peut-être qu’une alliance avec la République briserait enfin la chape de plomb du PS en Wallonie et rouvrirait une porte à l’alternance.
Mais dans l’intervalle quelle perte de temps ! Ne vaudrait-il pas mieux dès aujourd’hui prendre contact avec la France, comme la Flandre le fait avec les Pays-Bas ?
Après tout ce fatras, on n’ose imaginer ce que serait une mini-Belgique indépendante. Outre le caractère plus qu’incertain de sa viabilité économique, tout y serait prétexte à querelle : Bruxelles ou Namur comme capitale du nouvel Etat ? ; serait-ce une monarchie ou une république ? selon quels critères faudrait-il répartir les efforts à fournir et les subsides au sein de la nouvelle Fédération bipolaire ?, etc.
Conclusion : ce n’est plus la devise Ordo ab Chao (« l’ordre surgit du Chaos »), mais plutôt Chaos ab Ordine (« le chaos émane de l’Ordre ») qui reflète désormais le mieux l’avenir de la Belgique francophone, ce volatile à deux têtes.
La suite au prochain numéro.